Pour un nouveau FIFA de plus...

Depuis quelques années, le mois de juin signifie pour moi "Festival International du Film d'Animation" à Annecy.

C'est donc en vieux routier du festival que j'arrive dimanche en fin d'après midi, histoire d'éviter la foule du lundi, afin de retirer mon accréditation accompagné de son superbe sacCliquer sur la photo pour la voir en plus grand Cliquer sur la photo pour la voir en plus grandet ses divers documents dont les indispensables Essentiel et Officiel et les contremarques permettant d'assister aux projections des films en et hors compétition. Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-contre, le sac est particulièrement moche (et peu pratique) avec son énorme logo Toowam. Plus les années passent, plus les sacs sont moches. La preuve ? Morgan ne veut plus que je lui donne mon sac du festival depuis 3 ans maintenant. Voilà qui veut tout dire...

Après avoir ramené la Cheffe à son domicile et bavardé un peu avec Eyefire dans un bar aux bières fort sympathiques, il est déjà temps de rentrer afin d'être en forme pour la semaine qui se présente.

 

Le lundi, c'est parti !
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C'est toujours avec autant de plaisir que je vis les premiers instants du Festival d'Annecy, l'arrivée dans Bonlieu (bénéficiant d'une décoration très conceptuelle et très colorée cette année), l'installation dans la salle, l'accueil des festivaliers par un petit discours de Serge Bromberg, le directeur artistique, (se moquant ici du peu d'avions en papier arrivés jusqu'à la scène) et enfin la bande-annonce réalisée par le studio belge Pic Pic André connu pour sa série d'animation Panique au village.

 

Petite entrée en matière avec une première séance à 14H. En effet, cette année, du fait du grand nombre de longs métrages en compétition (9 au lieu de 5), les courts métrages se retrouvent placés en début d'après midi. Je trouve ça bien dommage car c'était plaisant de débuter la journée par ces derniers. Surtout que beaucoup de longs ne m'intéressaient pas cette année (pour ne pas changer diront les mauvaises langues). Résultat, lundi et mercredi, je n'avais rien à faire le matin, vu le programme proposé dans les autres salles. En tout cas, cette première journée commence bien avec une séance de qualité.

Down the Road (Danemark - 2007 - Ordinateur 2D - 15' 40")

Un homme est pris en stop par un prêtre. Il se trouve que l'inconnu connaît beaucoup de choses sur la vie privée du prêtre...
Grâce à une narration maîtrisée faisant monter petit à petit la tension et servi par un graphisme peu original mais efficace, ce film était très plaisant à regarder. Heureusement car son sujet était particulièrement glauque.

Dji vous veu volti (Belgique - 2007 - Ordinateur 3D - 12' 48")

Opérette animée... Un "troubadour" va chanter sa chanson pour sa princesse adorée.
Très belle animation 3D pour un film jouant superbement sur le comique de répétition et de situation. Hilarant et poignant sur la fin, il a été particulièrement applaudi par le public.Vous pouvez en visionner un extrait sur le site http://www.djivouveuvolti.com/

Isabelle au bois dormant
(Canada - 2007 - Dessin sur papier - 9' 25")

Isabelle est clouée au lit, victime d'une violente crise de narcolepsie. Le roi mobilise ses sujets pour réveiller la Belle, et tous répondent à l'appel : l'oncle Henri VIII et tante Victoria, un extraterrestre émotif, une sorcière branchée et un beau prince.
Un court tordant par sa façon de revisiter le mythe du prince charmant.

En dehors de ces 3 films, Une petite histoire de l'image animée, Ujbaz Izbenki Has Lost His Soul, It's Jerry Time! "The Big Time", Lavatory - Lovestory et I Am (Not) Van Gogh étaient très plaisant à voir. Un seul était vraiment très pénible du fait de son inintérêt et de sa longueur (plus de 10'), un autre ayant la bonne idée d'être court (moins de 4').

La fin de l'après midi était consacré au long métrage Souris City, sympathique mais sans grand intérêt. J'ai quitté la salle après 45' de film, ayant à faire autre part. Je pense que je terminerais de visionner le film grâce au DVD que j'offrirais à ma petite nièce pour Noël si j'y pense...

 

Le marathon du mardi
Grosse journée pour moi avec pas moins de 5 projections et 3 expositions. Ainsi, j'ai pu connaître le régime quotidien d'Eyefire. Je ne sais pas comment il fait pour résister à autant de séances dans une même journée. Surtout quand ça se répète jour après jour dans la chaleur et la foule. Comme vous pouvez le voir sur cette série de photos, il y a du festivalier partout. C'est vraiment l'invasion dans et autour de Bonlieu.
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Pour ceux qui aiment la tranquilité et la sollitude, La Turbine est l'endroit qu'il leur faut. Ce complexe culturel Cinéma / Médiathèque est situé à l'écart du festival, à presque trente minutes de marche à pied (il n'y a pas de navette gratuite pour les festivaliers). J'y suis allé cette année pour y voir une exposition. Vu son peu d'intérêt, j'en ai profité pour aller voir Films de télévision en compétition 1, ce que je n'ai pas regretté vu la qualité des courts métrages proposés. Ce mardi, j'ai eu aussi Le luxembourg au croisement des cultures (dans le cadre du programme spécial consacré au Benelux), Courts métrages en compétition 2, Spike & Mike's Sick and Twisted Festival of Animation (un programme spécial devenu au fil du temps un incontournable du festival et qui est diffusé en soirée, à partir de 21H30) en plus du Long métrage en compétition 4 de 18H.
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Les 3 expositions (sur les 9 proposées) que j'ai vu étaient consacrées pour l'une aux dessins animés de Dupuis (Quand la BD s'anime), pour l'autre à une rétrospective des studios Hanna-Barbera et pour la dernière à 3 auteurs de la collection Shampooing des éditions Delcourt. Seule la première était vraiment intéressante même si j'aime toujours autant voir des planches originales de bandes dessinées. Mais revenons aux films de la journée :

 

A Gentlemen's Duel
(USA - 2006 - Dessin sur cellulos / ordinateur 3D - 7' 45")

Une simple invitation à l'heure du thé prend une tournure dramatique. Les invités, deux aristocrates arrogants, décident de s'affronter pour gagner le cœur de la même gente dame.
Encore un film humoristique mis en valeur par une réalisation impeccable sans aucun temps mort. Un superbe mélange entre les Méchas japonais, le faste Victorien et la maîtrise technique américaine.

Whirlpool (Dust Echoes) (Australie - 2007 - Ordinateur 3D - 5')

Les peuples de l'eau douce et de l'eau salée d'Arnhem se battent pour une femme d'eau douce. La poursuite fait apparaître un serpent géant qui doit être respecté.
Je n'ai compris l'histoire qu'en lisant la fiche sur L'officiel mais je dois dire que j'ai été charmé par la poésie se dégageant de cette course poursuite mystérieuse grâce au graphisme et à la musique de ce Spécial TV.

Et oui, malheureusement, cette longue journée aura été pauvre en bonnes surprises même si la séance des films de télévision s'est révélée toute à fait plaisante, aucun de ceux-ci n'étant pénible à regarder. Petite mention spéciale pour Charlie and Lola "I Will Be Especially, Very Careful" qui m'a bien plu alors que je ne suis absolument pas le public visé. Ce n'est peut-être pas un hasard s'il a reçu le Crystal d'Annecy dans sa catégorie. Je ne dirais pas autant des courts métrages en compétition (à l'exception du réussi James Monde) ou ceux des deux programmes spéciaux suivis. Mais la journée allait être sauvée par le long métrage du jour :

Paprika de Satoshi Kon
(Japon - 2006 - Dessin sur cellulos / ordinateur 2D - 1h30')

Dans le futur, une petite machine rend possible de rentrer dans les rêves des personnes. Le jour où un prototype de cette machine est dérobé, le chaos commence.
Voilà un des longs métrages que je voulais voir, ayant entendu beaucoup de bien de la dernière oeuvre de Satoshi Kon. Une réussite même s'il me sera nécessaire de le revoir pour pouvoir en apprécier toute la richesse. En tout cas, cela me démontre, avec Amer Béton vu deux mois auparavent, que le Japon est capable de produire autre chose que l'animation insipide et formatée que j'ai pu voir ces derniers temps. Dommage que ça soit techniquement et graphiquement un peu pauvre et assez classique. En tout cas, j'ai prévu d'acheter le DVD lors de sa sortie à la fin du mois de juin. C'est vous dire s'il m'a plu...

 

Un mercredi interminable
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C'est long une journée quand on s'ennuie. C'est un peu ce qui m'est arrivé le troisième jour du festival. Overdose dûe à un mardi trop chargé ? Films sans grand intérêt ? Difficile de savoir. Ce qui est certain, c'est que presque rien n'a trouvé grâce à mes yeux. J'en ai profité pour compléter mon album photo d'Annecy 2007 commencé la veille (les 4 premières ont été prises mardi, les 4 suivantes le mercredi). Vous pouvez donc voir ci-dessus ma vision 2007 d'Annecy, c'est à dire des jeux sur les lignes, sur les couleurs et de nouvelles tentatives de lampadaire. J'ai essayé d'être artistique, peut-être pour me mettre au diapason de tout cet art, de toute cette créativité qui sont liés au festival. Mais tous les films n'ont pas été mauvais, un a réussi à me plaire tout particulièrement :

 

Moya lyubov (Russie - 2006 - Peinture sur verre - 26' 25")

Moscou, fin du 19e siècle... Anton est un lycéen de 16 ans romantique rêvant de trouver son premier grand amour.
Sur un thème banal, l'auteur de ce film réalise un petit bijoux grâce à un traitement juste de son histoire, à la profondeur de ses personnages et à un graphisme fabuleux. Alors que je craignais le pire, étant peu amateur d'animation russe, j'ai été charmé. C'est ce genre d'oeuvre qui me fait apprécier le Festival d'Annecy.

Je sortirai aussi de la grisaille filmique de la journée L'homme de la lune, intéressant mais un peu longuet, ainsi que Madame Tutli-Putli, spécial mais sachant créer une atmosphère envoutante quoique bien noire. Je terminerai sur un petit mot concernant le long métrage Film noir. Même s'il est tout à fait distrayant, sans temps mort (heureusement), son scénario pitoyable (les auteurs n'ont reculé devant aucune facilité, aucun raccourci) car bourré d'invraisemblances et son animation minable (quel manque de maitrise dans l'animation 3D des morphologies) en font un film à éviter. Dommage car le principe de base, l'échange entre deux personnages combiné à l'amnésie de l'un d'eux, proposait une base tout à fait intéressante.

 

Jeudi : Et si on faisait autre chose ?

Traditionnellement, le quatrième jour de festival est celui de la saturation. J'ai donc passé une bonne partie de la journée à Genève et dans les environs, histoire de revoir Cammyn puis Minsk. Mais avant, j'ai eu la possibilité de voir un excellent long métrage qui a complètement mérité son Crystal d'Annecy :

 

Slipp Jimmy Fri de Christopher Nielsen
(Norvège - 2006 - Ordinateur 3D - 1h22')

Quatre antihéros douteux, Roy Arnie, Odd, Gaz et Flea sont arrachés au dur monde de la rue pour travailler avec Ringmaster Stromowski dans un cirque russe ambulant en décrépitude. Jimmy, l'attraction vedette, est un éléphant qui garde le sourire grâce à un cocktail de drogues...
Décalé, irréverentieux, moqueur, politiquement incorrect, avec des personnages hauts en couleur et un graphisme trash, voilà un film d'une tonalité peu habituelle dans nos contrées mais tout à fait dans la lignée des courts métrages d'animation venus de l'Europe du Nord que j'ai pu voir ces dernières années. Le résumé promettait beaucoup et on n'a pas été déçu : tout le monde en prend pour son grade pour notre plus grand plaisir. Si vous avez l'occasion de voir Free Jimmy (son titre international), ne la ratez pas. Les parisiens auront la possibilité de le voir à Beaubourg (à la BPI) le premier juillet dans le cadre de la manifestation Annecy à Paris. En attendant, n'hésitez pas à aller visiter le site du film.

 

Vendredi, déjà la fin...

La journée commence mal. En effet, la pluie s'est rappellée à notre bon souvenir durant la nuit et en ne cessant de tomber qu'en milieu d'après midi. Inutile de dire que ça a bien plombé l'ambiance dans les alentours de Bonlieu, désertés par les festivaliers partis se mettre à l'abris. Cependant, cela n'était pas bien grave car les activités se passaient enfermées dans des salles de projection. Et comme il y avait un beau soleil lors des dédicaces organisées par la librairie 9e Quai, que j'ai eu un beau dessin au pinceau de Frederik Peeters sur le RG 1 acheté le midi même, la semaine s'est très bien achevée. Mais revenons une dernière fois aux images qui bougent.

 

Premier voyage (France - 2007 - Pâte à modeler - 10')

Chloé et son père partagent aujourd'hui leur premier vrai tête à tête lors d'un voyage en train. Chloé a 10 mois et de l'énergie à revendre !
Tendre et amusant, sonnant juste, techniquement réussi avec un univers visuel personnel, Premier voyage a largement mérité son prix.

Même les pigeons vont au paradis
(France - 2006 - Ordinateur 3D - 8' 40")

Un prêtre mène une course poursuite effrénée pour sauver une âme en péril.
Un film décalé, moqueur, comme je les aime. Pourtant, le sujet, la mort de vieillesse et la religion, était assez périlleux à traiter et demandait beaucoup d'intelligence. Une grande réussite.

Signalons aussi le glauque The Pearce Sisters, l'amusant Même en rêve, le musical Canary Beat et le vengeur Cold Calling. Bref, une excellente séance Cours métrage en compétition, du niveau de celle du lundi. A l'inverse de ces différents courts, mon dernier long métrage du festival, La traversée du temps, ne m'a pas plu. Outre une histoire assez abracadabrante sur les voyages temporels (je suis assez exigeant dans ce domaine), ce sont surtout les nombreuses longueurs qui m'ont posé problème. Sans m'ennuyer franchement, j'ai trouvé que la réputation du film était largement exagérée et qu'il n'y avait rien de remarquable, que ça soit sur le plan technique (graphisme banal de film d'animation japonais) ou sur le plan de l'histoire. Les personnages sont bien sympathiques mais ne sont pas réellement creusés. Bref, du divertissement sans grand intérêt à mes yeux. A réserver aux fans d'animés...

 

Et voilà, après avoir passé une excellente semaine à Annecy et la journée du dimanche à rédiger ce compte-rendu, il ne me reste plus qu'à vous proposer de retourner sur Mangaverse :